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  • Photo du rédacteurSuryaYoga

Aimez-vous!


“Aimez-vous d’abord et tout le reste suivera. Vous devez vraiment vous aimer vous même pour faire quoique ce soit dans ce monde.” Lucille Ball


2020. Vous l’avez probablement entendu : avez vous une Vision 20/20 pour l’année à venir? La décennie à venir? Quel est votre rapport avec les résolutions, les intentions, les buts que tous les gourous et les coachs des médias sociaux nous incitent à faire en ce début d’année?

Pendant des années j’ai été une adepte des résolutions. Le but est la perfection : devenir une personne exemplaire! Rien de moins! Être une bonne fille, une bonne mère, une bonne conjointe, une bonne amie, une bonne sœur, une bonne chrétienne, une bonne travailleuse, une bonne yogi, une bonne enseignante, une bonne étudiante, une femme en forme, avoir une maison bien entretenue, etc. Je continue? Je suis fatiguée juste à me lire! Il va sans dire que le bilan à la fin de l’année était très décevant!!

Depuis quelques années, en début d’année, je prends un moment pour faire un bilan de l’année précédente. J’utilise beaucoup mon journal créatif qui m’a amené à des réalisations que je n’avais pas prévues.

J’aime bien aussi ces trois questions très simples :


1. Qu’est-ce qui a bien fonctionné cette année?

2. Qu’est-ce qui n’a pas été bien cette année?

3. Vers quoi je travaille?


Je les partage avec vous :


1. Qu’est-ce qui a bien fonctionné en 2019?


Apprentissage et Enseignement

Début de ma formation pour une certification pour enseigner la méditation de Pleine Conscience. C’est une formation exigeante –devoirs et lectures à chaque semaine, deux rencontres par mois de 90 minutes chacune. Mais au combien stimulante et inspirante! J’apprends beaucoup! Mes élèves de yoga et du premier cours de méditation semblent apprécié. On chemine ensemble.

J’ai fait une retraite silencieuse de 5 jours qui m’a fait un bien énorme en m’aidant à entendre ma petite voix intérieure. Cela m’a portée pendant des mois. J’en avais planifié une autre à la fin novembre, mais le décès de Rufus a reporté cette retraite.

J’enseigne six cours de yoga et un de méditation. J’ai trouvé un équilibre pour ne pas taxer mon énergie plus fragile depuis mon AVC.


Remise en forme plus soutenue

Je suis contente de faire un cours de Pilates par semaine avec ma fille. J’aime beaucoup cette approche qui s’apparente au yoga mais travaille mes points plus faibles. En plus, c’est un super beau moment avec ma fille!

Suite à des examens cardiaques, je me remets au cardio. Ce n’est pas mon activité favorite! Mais je me dis : c’est bon pour ton cerveau! Donc ski de fond (quand le temps le permet) et spinning une à deux fois semaine.

Je suis fière de moi!

J’ai encore des migraines…mais il me semble qu’elles sont moins fréquentes et j’arrive à les faire passer plus rapidement avec moins de médicaments….

La qualité de mon sommeil n’est pas « top »! Au coucher, malgré la méditation, une alimentation saine, pas d’alcool, du yoga, mon cerveau se met en mode : « trouver des solutions à des problèmes sur lesquels je n’ai pas de contrôle » !!

J’essaies de me reposer quand même et j’accepte ce qui est là….c’est le bon là dedans!


Famille

Cette année j’ai été plus capable de laisser vivre mes grands enfants sans m’en faire. Ce travail est encore sur le métier…mais intérieurement, c’est mieux.

Ma relation avec ma fille est fluide et agréable. Nous avons fait une croisière aux Iles de la Madeleine qui fut des plus agréables.

Je suis heureuse de voir mon fils être un excellent papa avec son fils Sacha. Je constate avec gratitude que notre relation est assez forte pour qu’il s’exprime lorsque je fais un faux pas….

Et que dire de mon petit-fils Sacha de 2 ans? On apprend à se connaître et on a beaucoup de plaisir ensemble!

Mes frères et ma sœur : nous formons une super équipe! Depuis 5 ans, nous allons dîner ensemble quelques fois par année pour discuter de nos vies et de notre maman. Notre objectif : son bien-être. Pour son déménagement à la fin de l’été en résidence, nous avons tous contribué et partagé les responsabilités pour les suivis médicaux, la vente de la maison et la nouvelle installation. J’apprends à faire ce que je peux et à laisser la place lorsque c’est trop.

Nous venons de passer une semaine en Guadeloupe : toute la descendance de mes parents y était! Nous étions 30! Quel beau moment pour faire connaissance de manière plus approfondi avec les neveux et les nièces et pour prendre le temps de jaser avec chacun sans être dérangé par les cellulaires (ou presque!).

J’ai aussi mené à terme une recherche d’archives pour retrouver toutes les informations sur l’accident que ma mère a eu en 1946. Je n’ai pas eu toutes les réponses espérées mais assez de faits pour mieux comprendre et avoir plus de compassion pour son parcours.

Paul et moi avons fait un beau voyage en Andalousie au printemps. La transition à la retraite pour Paul se vit bien à la maison et dans notre couple. Nous traversons la perte de Rufus le cœur à la même place.


Maison

Une rénovation de salle de bain prévue s’est bien passée et nous a permis de corriger quelques problèmes. Quelques jours avant Noël la touche finale a été mise sur les murs : deux tableaux d’oiseaux heureux par Vigo! Ils me font sourire!

Une infiltration d’eau nous a obligés à faire installer des drains français. Le projet n’était pas prévu, mais a été réalisé par un contracteur et des travailleurs compétents. Je dors en paix en sachant que l’eau reste loin de la maison! Et j’ai ‘surfé’ cette rénovation majeure avec pas mal de sérénité.


Amis

J’ai cultivé de belles amitiés tout au cours de l’année. Un baume pour l’âme!


2. Qu’est-ce qui n’a pas bien été cette année?

-Mon intention de vivre avec plus de légèreté, plus de joie….

C’est là que ça fait mal. Car au tournant d’une nouvelle année, d’une nouvelle décennie, et dans six mois j’aurai 60 ans, je fais un constat pas très cool : la dépression n’est jamais bien loin. Les nuages gris embrouillent ma tête et mon cœur un peu trop souvent. Malgré tout. Malgré 30 ans de thérapie presque sans interruption, malgré le yoga, malgré une bibliothèque très étoffée de livres sur le sujet du bonheur, et une pratique quotidienne de méditation depuis plus de 14 ans, malgré la prise de médication à quelques reprises, de l’exercice, des retraites…

Comme le dit si bien le poète Mark Nepo : « Tout est magnifique et je suis si triste.  C’est comme ça que le cœur fait un duo avec le merveilleux et le chagrin. »

Je suis rentrée de voyage dimanche et mon cœur était lourd de ce constat. Je voyais le chemin bien connu que mon mental empruntait : un chemin usé qui se creuse car je le connais bien et j’y ai marché souvent. Souvent sur le pilote automatique sans en prendre conscience. Là, je suis consciente. Cela me permet un peu de compassion pour ma souffrance. Comme Thich Nath Hanh dit : ‘Ta souffrance est importante pour moi, ma chérie. Tout est ok.’

En début de semaine je tombe sur un article de la Presse qui parle de la publication de Pénélope Mc Quade sur sa dépression. Ce qu’elle a écrit correspond presque entièrement à ce que je vis (moins les pizzas au lit!) Pénélope, la belle, intelligente, allumée, avec ses yeux pétillants et son beau sourire! Elle souffre de dépression depuis 27 ans? Est-ce possible? Elle dit exactement le constat que je faisais en boucle dans ma tête : « C'est vivre avez les déceptions constantes, la plus grande d'entre toutes, la déception envers soi-même. Parce que quand ça va bien, on se dit que ce sera la dernière fois, qu'avec le temps, 27 ans ici, la psychanalyse, les thérapies, le yoga, l’exercice, le repos, l’alimentation, la méditation, les voyages, les 14 sortes de médicaments de 4 classes différentes, aux doses doublées tous les 5 ans, qu’avec la sagesse de l'expérience, la bienveillance qu'on peaufine comme un travail d'orfèvrerie, qu'avec les quelques amis qui sont restés malgré les silences et les absences, on devrait en principe être guérie.” (voir la publication complète plus bas si ça vous dit) Ce fut comme un radeau dans un océan intérieur tumultueux. Je ne suis pas seule. Je ne suis pas que la dépression. Je peux offrir, partager mes connaissances, mes réflexions avec les autres. Je n’ai pas à attendre d’être parfaite.

Ma thérapeute me faisait remarquer que je parle souvent de mon enseignante Tara Brach en admirant toutes les fois où avec humilité et souvent humour elle raconte ses écarts très loin de la Présence et de la Bienveillance qu’elle enseigne depuis plus de 40 ans. Nous sommes humains!!!! Yé!

Alors aujourd’hui je vais prendre un risque exquis (Exquisite risk dont parle encore le poète Mark Nepo); le risque de me départir de ma ‘vieille peau’, celle qui ne me sert plus. C’est un risque parce que selon mon ego, je m’expose au danger et à la perte. Mais le risque est exquis car il est beau et sensible, et me montre le chemin vers une réponse qui me fait du bien et non une simple réactivité. Ce risque est bienveillant.

Comme Pénélope je vais prendre le risque exquis d’être exactement ce que je suis : pas juste celle devant la classe. Je suis aussi celle qui veut s’enrouler dans le fond de son lit sans y ressortir.

Et la troisième question, celle de l’intention, de la projection dans l’avenir?


3. Vers quoi je travaille? ou Quelle étoile me guide?

Lorsqu’on demande à un sage homme ce qu’il pense de créer des objectifs, il répond :

« Lorsque vous naviguez sur un voilier, vous choisissez une étoile pour vous guider. Durant votre voyage vous êtes poussé, tiré par des courants et des vents inattendus, parfois pour des longues périodes effroyables. Mais lorsque le ciel se dégage, vous regardez vers le haut et l’étoile vous aide à trouver votre chemin. »

L’étoile qui me guidera sera la bienveillance envers moi-même et les autres.

J’ai des outils, comme la neuro-plasticité positive qui crée de nouveaux sentiers plus joyeux, plus doux, plus lumineux. Ce sera mon outil de prédilection pour les prochains mois avec RAIN, un exercice d’auto-compassion. Avec l’aide de ma thérapeute, de mon groupe de pairs que je rencontre aux deux semaines dans ma formation, avec des amis que j’aime et qui m’accepte telle que je suis.

Lorsque mon ciel intérieur va s’obscurcir, au lieu de me taper dessus, mes mains seront sur mon cœur pour lui dire : ‘tu comptes, c’est ok, d’être triste, shhh….ça va aller. Ça va passer.’ Je berce la petite. La petite qui doute constamment de n’avoir pas de valeur, d’être incompétente, de ne pas savoir, celle qui doute d’être aimable.

Janvier est un mois plus cocooning pour moi donc j’accepte d’en mettre moins sur mon calendrier.

Deux retraites en silence sont un impératif pour me recentrer et vivre mieux. Elles seront sur le calendrier de 2020.

Pour finir mes journées avec un sentiment d’avoir été nourri par mes lectures, je me décroche de manière importante des réseaux sociaux. Facebook et les nouvelles, je vais limiter votre temps! Lorsque je vois le dimanche matin le temps passé par semaine sur ces applications, je réalise que ‘j’ai pas eu le temps de lire’ est faux!

Le plus important : cette année je fais ce que j’aime, ce qui met des étoiles dans mes yeux même si ça me demande un effort. Je m’entoure sans attendre de personnes qui me font du bien, qui partagent ma passion pour la connaissance de soi, pour la création d’un monde meilleur, une action à la fois, un poème à la fois, un je t’aime à la fois! Avec bienveillance je vis ma vérité.


Plus de temps à perdre! Comme le dit si bien Boucar Diouf :


« Essayons d'éliminer les "après"

Je le fais après

Je dirai après

J'y penserai après

On laisse tout pour plus tard comme si "après" était à nous.

Car ce qu'on ne comprend pas, c'est que :

Après, le café se refroidit

Après, les priorités changent

Après, le charme est rompu

Après, la santé passe

Après, les enfants grandissent

Après, les parents vieillissent

Après, les promesses sont oubliées

Après, le jour devient la nuit

Après, la vie se termine

Et après c’est souvent trop tard

Alors... Ne laissons rien pour plus tard.

Car en attendant toujours à plus tard,

Nous pouvons perdre les meilleurs moments,

Les meilleures expériences,

Les meilleurs amis,

La meilleure famille.

Le jour est aujourd'hui.

L'instant est maintenant. Nous ne sommes plus à l'âge où nous pouvons nous permettre de reporter à demain ce qui doit être fait tout de suite.”


J’espère naviguer en votre compagnie cette année! Si vous êtes intéressé à méditer, à faire une pause, à réfléchir, à vivre le moment présent tel qu’il est sans jugement, écrivez- moi à dom.fugere@videotron.ca

Les cours débuteront le mercredi 19 février 2020.


Que la vie soit douce pour vous....

Dominique xxx



*La dépression... par Pénélope McQuade


Ce n'est pas se sentir down parce qu'il pleut. C'est se sentir envahie de gris jusqu'aux idées les plus sombres chaque fois que le soleil ne se pointe pas dehors. Ce n'est pas avoir envie de rester sous la couette toute une journée en ne répondant pas au téléphone.  C'est vivre les cheveux gras, le corps sale, coupable et honteuse, avec des dizaines et des dizaines de messages qui s'accumulent dans sa boite vocale, pendant des jours et des jours. Ce n'est pas annuler des plans un samedi soir parce qu'on est tristounet. C'est ne jamais, jamais, jamais pouvoir faire de plans à l'avance parce que les chances que la paralysie nous envahisse ce jour-là sont statistiquement pas mal élevées. Pas de plans dans 2 jours, ni dans 3 mois.  Ou c'est faire des plans et constamment les annuler, rendant quasi impossible l'approfondissement de relations significatives et durables. Ces relations qui ne peuvent s'épanouir que si on partage ce qu'on est, qu'on offre de soi, qu'on répète l'expérience souvent, dans la constance et la confiance. Ce que la dépression rend impossible. La dépression, ce n'est pas se sentir un peu raide et courbaturée d'avoir passé trop de temps allongée. C'est être pétrie de douleurs qui décideront d'elles-mêmes quand elles seront enfin prêtes à quitter son corps. Ce n'est pas dormir une nuit de 9 heures et faire une sieste de 30 minutes plus tard. C'est faire des nuits de 12-14h et fuir à nouveau dans le sommeil le reste de la journée.  Ce n'est pas ne pas avoir envie d'aller travailler le lundi matin. C'est se demander 50-75-100 jours par année comment planter son regard dans celui de ses collègues, comment mettre du sourire dans sa voix et de la lumière dans son oeil devant des invité.e.s sans se sentir comme la plus grande imposture. C'est avoir confiance, chaque fois, que celui-là remplira ses promesses du départ de comprendre et accompagner avec force et bienveillance. Avec amour inconditionnel. Avec abnégation. Et se rappeler à chaque fois que cet amour-là n'existe pas. Y a que les mamans pour ça.  C'est vivre avez les déceptions constantes, la plus grande d'entre toutes, la déception envers soi-même. Parce que quand ça va bien, on se dit que ce sera la dernière fois, qu'avec le temps, 27 ans ici, la psychanalyse, les thérapies, le yoga, l’exercice, le repos, l’alimentation, la méditation, les voyages, les 14 sortes de médicaments de 4 classes différentes, aux doses doublées tous les 5 ans, qu’avec la sagesse de l'expérience, la bienveillance qu'on peaufine comme un travail d'orfèvrerie, qu'avec les quelques amis qui sont restés malgré les silences et les absences, on devrait en principe être guérie.  La dépression, ce n'est pas seulement avoir envie de mourir 1 fois par année pendant 30 ans. C'est vivre à l'extérieur de soi, tous les jours. Avec un souffle de vie qui ne s'explique pas, mais pour lequel on est rempli de gratitude. C'est faire cohabiter gratitude, chape de plomb et épée de Damoclès. Jongler avec la légèreté qui est dans sa nature profonde et la lourdeur dont on a hérité. C'est se sentir lourde. Et pas seulement au sens propre. Et c'est se faire dire qu'on est lourde.   La dépression c'est surtout toujours espérer que ça ne paraisse pas. Et toujours espérer qu'un jour il y aura un remède. Un vrai.  Et puis se dire que le remède c'est peut-être en parler.  C'est peut-être commencer par arrêter d'avoir honte.

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